Cohabitat - L'Achillée

Construction d’un cohabitât de 10 habitations et un espace commun en ossature bois et matériaux biosourcés à Achet

Maître d’ouvrage Privé
Lieu Achet, Namur, Belgique
Programme Construction d'un écoquartier en cohabitat pour 10 familles
Date 2021 - 
Surface -
Budget -
Photographe LRArchitectes

À la sortie du village d’Achet, le projet prend place le long de la rue de Scoville, dans un paysage typique du Condroz où crêtes et vallons se succèdent. Le terrain, en pente vers le Bocq et ses étangs, offre des vues dégagées sur le fond de vallée et sur les bois voisins. L’implantation des bâtiments tire parti de cette topographie : les logements se déploient en quatre volumes distincts, implantés de manière à préserver des percées visuelles et à structurer une placette centrale, cœur du projet et lieu de rencontre des habitants.

Le programme propose dix habitations de typologies variées (2 à 3 chambres) afin de répondre aux besoins divers des ménages, tout en assurant un rapport privilégié avec le paysage. Chaque maison bénéficie d’un jardin privatif ou semi-privatif et de séjours largement ouverts vers le terrain, tandis que les espaces plus intimes sont protégés par un traitement végétal et des talus. Une salle commune, orientée sur la placette, constitue un espace partagé pour les habitants et permet également l’organisation d’activités en lien avec le village.

Constructivement, le projet se distingue par un choix affirmé en faveur de la construction durable. Les quatre bâtiments sont réalisés en ossature bois poteaux-poutres, une technique permettant une grande flexibilité et adaptée à un chantier participatif. Les remplissages et finitions sont intégralement biosourcés : ballots de paille, blocs de chaux-chanvre, banchage de copeaux de bois et de terre, briques de terre crue provenant du site, enduits naturels à l’argile. Ce recours à des matériaux locaux et renouvelables réduit considérablement l’empreinte carbone du projet et permet une mise en œuvre simple, accessible aux habitants qui prennent part collectivement à la construction.

L’architecture est volontairement sobre et inspirée du langage rural environnant : gabarits R+toiture et R+1+toiture, débords de toiture protégeant les façades enduites de chaux, percements réguliers pour un équilibre entre pleins et vides. Les ouvertures principales des séjours cadrent les vues sur le paysage, tandis que les baies plus discrètes des chambres assurent l’intimité.

Les abords sont traités de manière à renforcer le caractère paysager du site : graviers végétalisés pour les accès carrossables, cheminements piétons en continuité avec la rue de Scoville, et plantations en lisière pour préserver l’intimité et s’intégrer harmonieusement dans le contexte.

Enfin, une attention particulière est portée à la gestion de l’eau et à l’autonomie du site : récupération des eaux pluviales dans des citernes individuelles et collectives, lagunage pour le traitement des eaux usées, et rejet régulé dans le fossé existant. Ces dispositifs, associés aux choix constructifs, visent à limiter l’impact sur l’environnement et à favoriser l’autosuffisance énergétique et alimentaire du collectif.

Ce projet de cohabitat propose ainsi une réponse contemporaine et responsable aux enjeux de l’habitat rural : il allie ancrage paysager, sobriété architecturale, matériaux biosourcés et démarche participative, tout en offrant un cadre de vie convivial et respectueux de l’environnement