Extension MD
Rénovation et extension d'une habitation unifamiliale
Maître d’ouvrage privé
Lieu Wavre, Brabant Wallon, Belgique
Programme Rénovation et extension d’une habitation unifamiliale
Date 2019 - 2023
Surface -
Budget Non communiqué
Photographe Nicolas Da Silva Lucas
En association avec Clément Méeus, Ir architecte
Suite au morcellement parcellaire, cette maison qui se situait à l’origine au centre d’un grand terrain agrémenté d’arbres remarquables s’est soudainement retrouvée enserrée entre les maisons voisines et les espaces de stationnement. Sa position, entre deux limites mitoyennes et parallèle à celles-ci, ne permettait plus de profiter du contexte paysager, ni de bénéficier de la lumière du soir, la limite mitoyenne s’étant dressée tout contre la façade ouest.
La famille s’agrandissant, une extension des espaces de vie devenait nécessaire et cette intervention est devenue l’opportunité de corriger la situation.
En effet, l’étroite extension est venue s’insérer entre le volume principal (la maison) et le volume secondaire (la grange / atelier), perpendiculairement à ceux-ci de manière à profiter des vues vers le bois de l’autre côté de la ruelle à l’avant, et vers le jardin (et son chêne d’Amérique centenaire) à l’arrière.
Les voitures ont été reléguées à la rue, ménageant ainsi un jardinet avant orienté au sud, avec une terrasse qui permet de profiter du soleil de midi.
Un recul de l’extension par rapport à la limite mitoyenne à l’ouest génère un patio intime qui apporte la lumière du soir dans les espaces de vie tout autour et se mue en une pièce extérieure supplémentaire dans le prolongement de l’extension, agrémentée d’un érable du Japon sculptural.
La distribution programmatique et les circulations se sont réorganisées. L’extension agit comme une charnière entre l’extérieur et l’intérieur, entre la vie de quartier, la vie de famille et l’intimité de chacun. Au rez-de-chaussée, elle intègre une cuisine salle-à-manger qui profite pleinement de la transparence et de vues larges vers l’avant et l’arrière. A l’étage, l’extension propose un espace de bureau et une suite parentale, dont chaque pièce profite de vues choisies et cadrées.
Le nouvel escalier se positionne comme une rotule entre la maison existante et l’extension, jouant l’articulation entre l’ancien et le nouveau, entre la partie enfants et la partie parents.
En termes de volumétrie et de matérialité, l’extension s’assume comme telle et s’affranchit de l’esthétique de la maison existante. La forme se veut épurée, géométrique et sobre. Le bardage en bois brûlé crée un écran sombre qui laisse éclater les couleurs de la nature qui l’entoure. Le pignon présente une forme abstraite, aux proportions intrigantes qui rappellent le monolithe noir de Stanley Kubrik.
Cette boîte repose sur un mince socle en béton gris et lisse, qui tout à la fois l’ancre au sol et l’en détache. Ce socle se déroule le long de la maison existante et s’étend jusqu’à la rue, où il forme un perron qui surplombe l’espace de parking et se dégrade en quelques marches pour inviter les visiteurs à monter.
Les menuiseries extérieures en mélèze adoucissent l’élévation et créent le lien avec les planchers en bois apparents à l’intérieur. Ceux-ci révèlent en effet un gîtage en épicéa qui confère une ambiance chaleureuse aux nouvelles pièces et donne du rythme aux enfilades étroites de l’extension.
Cette intervention, aussi humble soit elle, a donc permis de révéler les qualités intrinsèques du site tout en s’accommodant des contraintes, pour finalement créer une manière alternative d’habiter le lieu. Une nouvelle harmonie, comme un bémol noir entre deux touches blanches.